Il existe une trentaine de Living Labs en santé et autonomie en France. Ces structures multi-acteurs proposent de mettre en œuvre une démarche d'innovation basée sur la participation des usagers. Le but est la co-construction d'innovations, souvent technologiques, pour répondre à des problématiques rencontrées par des populations âgées ou en perte d'autonomie. Le relatif engouement autour de ces structures fait écho au vieillissement des populations occidentales et à la nécessité de trouver des solutions pour le maintien à domicile des usagers. En se basant sur notre travail de thèse (enquête qualitative auprès de 4 LL), nous évoquerons la dynamique d'apparition des LL. Elle semble notamment être le fruit de l'émergence de la figure du patient-expert qui accorde un nouveau rôle et un nouveau statut aux usagers de la santé. Les LL se caractérisent par la mise en place de conditions spécifiques d'émergence d'un produit en associant l'ensemble de la chaîne d'acteur dans une gouvernance partagée. En s'appuyant sur une analyse organisationnelle à différents niveaux de structuration, nous proposons d'interroger la place des LL dans le paysage institutionnel. Quel est le degré d'autonomie de ces structures et comment font-elles face aux institutions classiques ?