Notre intérêt pour les rapports entre iconographie et numérique date d'une vingtaine d'années lorsque des chercheurs en sciences de l'antiquité ont souhaité réutiliser Porphyry, un outil que nous avions conçu pour les lecteurs d'une bibliothèque numérique du domaine, et "détourner" son usage pour analyser l'iconographie dionysiaque et symposiale de vases grecs de la région de Paestum. Ces pratiques instrumentées, non anticipées par le concepteur, ont révélé tout un ensemble d'éléments de méthode (de comparaison, de détermination de ce qui a une signification, de composition des traits, de synthèse) mais aussi de caractéristiques des scènes elles-mêmes (composées avec une certaine "économie"). Ces premiers constats ont pu être mis à profit depuis une dizaine d'années dans le cadre d'un projet de science participative autour de la description des vitraux du département de l'Aube. Si nous avons retrouvé l'importance de la comparaison des représentations entre elles, il est apparu plus évident encore qu'elle avait d'autant plus de sens à une échelle géographique correspondant à la circulation des artisans, des commanditaires et des "cartons". La période historique étant très large (du XIIIe au XXIe s.) s'est posée aussi la question de l'intérêt ou non de comparer les représentations d'une même scène d'époques, de styles et de techniques différentes. Enfin, la participation d'amateurs à côté de celle des professionnels a permis d'envisager, pour les aider à reconnaître et analyser les scènes, le recours aux textes religieux eux-mêmes (Ancien et Nouveau testament, Légende dorée...) ou à des notices encyclopédiques.