Qui aurait imaginé il y a vingt ans que nous pourrions aujourd'hui visiter une ville en ayant dans notre poche un accès aux inventaires patrimoniaux des monuments et des oeuvres que nous avons sous les yeux ? Cependant, cette disponibilité de données de qualité ne garantit pas leur appropriation par les visiteurs qui leur préfèrent souvent les avis plus ou moins inspirés des visiteurs précédents. Comme nous le verrons sur un exemple issu du patrimoine vitré troyen, nous pensons que l'un des freins à l'utilisation in situ de ces descriptions est le type de modèle informatique utilisé : un modèle suffisamment raffiné pour combiner des termes (prédéfinis ou non) sous formes de scènes et de figures, mais qui vise à une universalité de la description, là où, au contraire, le sens émerge de ressemblances et de différences à l'échelle d'un territoire, d'un édifice ou même au sein d'une oeuvre ou d'une partie de cette oeuvre. Au fil de l'interprétation de ce vitrail, nous esquisserons les contours du modèle informatique que nous appelons de nos vœux, un modèle qui n'est pas sans rappeler celui de Xanadu, le projet initial de l'hypertexte qui visait à transformer les "calculateurs" en "machines [pour les] littéraires".