Notre étude traite de l’utilisation de « réseaux sémantiques de composition » comme langage pour l’indexation et la recherche de documents. Nous nous intéressons en effet au cas particulier d’une communauté de chercheurs en archéologie étudiant de brefs comptes-rendus de fouilles. Dans sa majeure partie, la problématique du projet s’apparente à celle de la recherche de documents. En effet, il s’agit de trouver un langage pivot entre l’usager et l’ordinateur qui soit suffisamment puissant pour décrire le contenu sémantique des documents et des requêtes, mais aussi suffisamment formel pour que la machine puisse les mettre en correspondance. A cette problématique commune à un grand nombre de systèmes documentaires s’ajoutent certaines contraintes nouvelles. Tout d’abord, le problème n’est pas tant de trouver les documents que de les « retrouver », en effet les chercheurs lisent au moment de leur publication tous les articles susceptibles de les intéresser un jour, mais doivent être capables d’y accéder plus tard par rapport à un thème spécifique. Dans le même esprit, chaque chercheur ayant ses propres thèmes de recherche et même sa propre définition des termes du domaine, il serait illusoire de penser à une indexation effectuée par un tiers. L’idée que nous proposons est d’offrir aux chercheurs un outil de prise de notes de lecture et de recherche de ces notes, plutôt qu’un système documentaire soumis à une autorité extérieure qui les priverait de l’autonomie et de la liberté nécessaires à leur fonction. Une autre spécificité du problème réside dans la position centrale qu’occupent en archéologie l’espace et le temps, ces deux modalités si difficiles à modéliser et si souvent absentes des moteurs de recherche. Nous montrerons comment un langage documentaire basé sur la composition peut répondre aux attentes d’un tel projet et exprimer entre autres les relations spatio-temporelles ainsi que la place du sujet pensant.