Innovative and Complementary Approaches to Vector Control in the Context of Managing Plasmodium spp. Vector Resistance to Insecticides in Burkina Faso: Challenges and Perspectives
Approches innovantes et complémentaires de lutte antivectorielle dans un contexte de gestion de la résistance des vecteurs de Plasmodium spp aux insecticides au Burkina Faso : défis et perspectives
Résumé
Vector control (VC) remains one of the key components in the fight against malaria. This strategy relies primarily on the use of insecticides, which is believed to have exerted strong selection pressure on resistant populations within malaria vectors. These resistant populations could compromise the effectiveness and sustainability of current control tools. The findings presented in this thesis contribute to the framework of integrated vector management for malaria control.
The objectives of this research were to evaluate, at the community level, the effectiveness of insecticidal paint, indoor residual spraying (IRS), Information, Education, and Communication (IEC) strategies, and ivermectin in combination with long-lasting insecticidal nets (LLINs) in reducing malaria transmission in Burkina Faso. The aim was to generate results that could expand the arsenal of tools available for VC.
To achieve this, we first described the bionomics of malaria vectors, the mechanisms of insecticide resistance, and the entomological transmission of malaria. The results highlighted the necessity of regularly monitoring mosquito resistance, both physiologically and behaviorally, to establish an effective insecticide resistance management plan. We also characterized and quantified human exposure to malaria vector bites. The findings revealed that LLIN users are exposed to early (before 8:00 PM) and late (after 5:00 AM) mosquito bites. These biting behaviors could contribute to the persistence of residual malaria transmission despite the widespread use of LLINs in the study area.
In the second part of this study, we assessed, at the community level, the effectiveness of IRS, IEC strategies, ivermectin, and insecticidal paint in combination with LLINs in reducing malaria transmission in Burkina Faso. The evaluation of the residual effectiveness of pirimiphos-methyl indicated that it could be used in rotation with other insecticide classes as part of insecticide resistance management. Furthermore, we obtained an additional month of effectiveness by applying a primer before the insecticidal paint on walls. Additionally, repeated administration of ivermectin to human populations in the study area led to a reduction in human-vector contact.
Moreover, the combined use of LLINs and IRS with pirimiphos-methyl in villages yielded promising results in reducing anopheline densities and the entomological inoculation rate compared to using LLINs alone. However, combining LLINs with an enhanced IEC strategy had no significant impact on vector density or the entomological inoculation rate compared to using LLINs alone.
These findings confirm the necessity of strengthening current VC tools with innovative and complementary approaches to LLINs, including community engagement in control programs. Additionally, these data could serve as a guide for malaria control programs, particularly for national malaria control programs in African countries and other continents, in developing effective strategic plans. This would help better target malaria vectors in the context of widespread insecticide resistance.
La lutte antivectorielle (LAV) demeure l’une des composantes majeures pour la lutte contre le paludisme. Cette stratégie repose principalement sur l’utilisation d’insecticides, ce qui aurait induit une forte pression de sélection chez les populations résistantes au sein des vecteurs du paludisme. Ces populations résistantes pourraient compromettre l’efficacité et la durabilité des outils de lutte actuels. Les résultats des travaux présentés dans cette thèse s'inscrivent dans le cadre de la lutte intégrée contre
les vecteurs du paludisme. Les objectifs de ces travaux ont été d’évaluer à l’échelle communautaire, l’efficacité de la peinture insecticide, de la pulvérisation intra domiciliaire (PID), d’Information Éducation Communication (IEC) et de l’ivermectine en association avec les moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) sur la transmission du paludisme au Burkina Faso, afin de générer des résultats qui pourraient élargir l’arsenal d’outils mobilisables pour la LAV. Pour ce faire, nous avons d’abord décrit la bionomie des vecteurs, les mécanismes de résistance
aux insecticides et la transmission entomologique du paludisme. Les résultats obtenus ont montré la nécessité de suivre de façon régulière la résistance des moustiques tant sur le plan physiologique que comportemental afin d’établir un plan de gestion efficace de la résistance aux insecticides. Nous avons aussi caractérisé et quantifié l’exposition des populations humaines aux piqûres de vecteurs du paludisme. Ces travaux ont permis de montrer que les utilisateurs de MILDA sont exposés à des piqûres
précoces (avant 20h00) et tardives (après 05h00). Ces comportements de piqûre pourraient donc favoriser le maintien de la transmission résiduelle malgré l’utilisation intense des MILDA dans la zone d’étude. Dans la deuxième partie de nos travaux, nous avons évalué à l’échelle communautaire, l’efficacité de la PID, de l’IEC, de l’ivermectine et de la peinture insecticide en association avec les MILDA sur la transmission du paludisme au Burkina Faso. Les résultats de l’évaluation de l’efficacité résiduelle du
pirimiphos méthyl ont montré qu’il pourrait être utilisé en rotation avec d’autres familles d’insecticides contre les vecteurs du paludisme dans le cadre de la gestion de la résistance aux insecticides. En outre, nous avons obtenu une efficacité additionnelle d’au moins 1 mois en utilisant les enduits avant l’application de la peinture insecticide sur les murs. Aussi, l’administration répétée de l’ivermectine aux populations humaines de la zone d’étude a entrainé une réduction du contact homme-vecteurs. Par ailleurs, l’utilisation combinée des MILDA et de la PID avec le pirimiphos méthyl dans les villages a produit des résultats satisfaisants en termes de réduction des densités anophéliennes et du taux d’inoculation entomologique comparés à l’utilisation unique des MILDA. En revanche, la combinaison des MILDA avec une stratégie renforcée d’IEC n’a pas eu d’impact sur la densité des vecteurs et le taux d’inoculation entomologique par rapport à l’usage unique des MILDA. Les résultats obtenus confirment la nécessité de renforcer les outils actuels de LAV par des outils innovants et complémentaires aux MILDA incluant l’engagement des communautés dans les programmes de lutte. Aussi, ces données pourront servir de guide aux programmes de lutte notamment les programmes nationaux de lutte contre le paludisme des pays de l’Afrique ainsi que ceux d’autres continents dans l’élaboration de plans stratégiques efficaces. Cela permettra de mieux cibler les vecteurs du paludisme dans un contexte de résistance généralisée aux insecticides.
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